J’ai commencé ma carrière de yoga en mars 2020. J’ai bien choisi mon moment 😊.
Le confinement m’a surprise comme vous. A l’époque je travaillais encore en entreprise, mon activité de professeure de yoga était secondaire mais j’avais déjà pris la décision d’arrêter mon travail pour m’y consacrer.
A cette période, tout le monde avait besoin d’évasion et j’ai été sollicité par mon entourage pour donner des cours en ligne. Par effet boule de neige, j’ai mis en place 2 cours en ligne par semaine et sans m’en rendre compte j’étais professeure de yoga à part entière.
En réalité sur le moment je ne voyais pas nécessairement les choses comme ça. Pour moi, les cours en ligne était une parenthèse, une passade. Je pensais qu’après le déconfinement je développerais mon activité « conventionnellement » en donnant des cours à domicile ou dans des studios. (Aujourd’hui mes cours en ligne représentent mon activité principale.)
Puis le déconfinement est arrivé, les studios ont réouverts, les gens on repris leur vie, j’ai conservé les cours en ligne mais j’ai activé la machine pour développer les cours particuliers et en studio.
Très rapidement, j’ai été confrontée à la difficulté du milieu et de la situation sanitaire. Tout était saturé, personne ne m’attendait, ça me paraissait insurmontable. Les gens venaient moins aux cours en ligne mais n’allaient beaucoup plus en studio.
Je me suis dit ça va reprendre en septembre, et puis rebelotte.
J’ai vraiment stressé, j’étais hyper déçue quand on m’annulait un cours à domicile ou dans des studios. Je me demandais comment vivre avec autant d’incertitude.
Puis à un moment j’ai refusé de subir ce mal-être psychologique. Je n’avais pas fait tout ça pour être mal et angoissée dès que quelque chose ne se passait pas exactement comme je l’avais prévu.
Je suis allée chercher dans mon apprentissage du yoga des clés pour dépasser ce sentiment d’impuissance, d’absence de contrôle sur les choses.
Et j’ai trouvé dans les yoga sutras un concept qui a certainement été le plus puissant en termes de changement d’appréhension des choses et de rééducation du mental face aux situations stressantes :
« ISHVARA PRANADHANANI »
Qui peut être traduit par : humilité d’accepter ce qui est/lâcher prise/abandon à dieu/agir dans le mouvement de la vie.
Cette notion fait partie des 5 Nyamas de Patanjali (règles que l’on applique à soi-même).
Avant de rentrer dans les détails de ce nyama, un peu de contexte.
Dans ses yoga sutras, Patanjali détaille les 8 branches du yoga :
1. Yamas (règles de vie en société)
2. Nyamas (règles que l’on applique à soi-même)
3. Asanas (pratique physique)
4. Pranayama (respiration)
5. Prathyara (retrait des sens)
6. Dharana (concentration)
7. Dhyana (méditation)
8. Samadhi (libération)
On connait surtout le yoga en occident sous la forme des asanas. Mais on constate que c’est beaucoup plus large que ça.
Les Nyamas sont eux-mêmes subdivisés en 5 :
– Sauca – pureté
– Santosha – contentement
– Tapas – ardeur
– Svadhyaya – étude du Soi et des écritures sacrées
– Ishvara pranidhanani – abandon à ce qui est supérieur
Ishvara pranidhanani nous invite à faire nos actions non pas dans un but personnel mais dans l’intérêt de quelque chose de supérieur. Nous ne sommes pas obligés d’y voir une dévotion à Dieu. Cela peut être par exemple la société, la famille, la planète, l’humanité etc. quelque chose qui va au-delà de notre seul être.
Et en application de cela, nous allons être amenés à accepter les choses comme elles sont, à nous laisser porter par la vague, à faire preuve d’humilité, à agir dans le mouvement de la vie.
Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ?
Lorsqu’on est confronté à des évènements qui ne vont pas dans le sens de nos attentes et que nous ne pouvons pas directement contrôler, plutôt que de lutter, en sachant au fond de nous que le combat est perdu d’avance, ou de nous inquiéter, acceptons la situation et essayons plus de nous laisser guider par le courant en nous réadaptant.
Dans mon cas précis, j’avais deux options à l’époque :
1. M’insurger, m’angoisser, abandonner en me disant que je ne pouvais pas exercer mon métier, m’épuiser à essayer de trouver plus d’opportunités pour limiter le risque, ou
2. Accepter que les choses n’allaient pas exactement se passer comme prévu, que ce n’était pas grave et que je pouvais m’adapter, repenser mes plans et/ou attendre un nouveau cycle sans dramatiser la situation.
J’ai accepté de me laisser porter par la vague car je savais que ça évoluerait et que je n’étais pas en situation de danger qui méritait que je stresse. Finalement l’inconnu avait l’aspect positif de me permettre d’avoir des surprises et d’expérimenter des choses nouvelles.
Je ne recommande pas nécessairement d’appliquer Ishvara pranidhanani dans chaque situation de notre vie, mais pour moi c’est un concept très puissant dans des situations très dures, celles où on sait qu’on n’est pas vraiment maitre de la situation et qu’il est dans notre intérêt d’aller de l’avant plutôt de s’engluer dans le mal-être.
J’utilise souvent cette image pour figurer cet état de lâcher prise : imaginez vous baigner dans l’océan, sentir que vous êtes emportés par un courant plus fort que vous. Plutôt que d’essayer de nager à contre courant, de vous épuiser pour essayer de rejoindre le petit bout de côte que vous aviez en tête, laissez vous porter par le courant en confiance car celui ci vous ramera sur la cote, peut être pas là où vous pensiez mais là ou vous devez être, en sécurité, voire même, peut être, en ayant la surprise d’un endroit plus beau que celui auquel vous aspiriez.
On apprend à se laisser porter par la vague en cours cette semaine. Pour suivre mes cours, c’est par ICI.
Namasté 🙏
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