Se détacher de sa charge mentale.png

Quand j’ai décidé de quitter mon job de juriste en entreprise pour devenir professeure de yoga, une de choses qui m’inquiétait le plus était la baisse drastique de rémunération et l’incertitude liée mes futurs revenus.

Je savais qu’il y aurait une longue période avant que je gagne suffisamment ma vie juste avec mon activité de yoga.

La question était alors : qu’est-ce que gagner « suffisamment » sa vie ?

Chaque personne va mettre son curseur où elle le souhaite en fonction de ses contraintes et ses envies.

Pour la première fois, je devais faire l’exercice intellectuel de me demander : qu’est ce qui est indispensable pour moi ? de quoi je peux me passer ?

Alors pour être tout à fait honnête j’avais déjà fait cet exercice deux fois :

–          A la fin de mes études de droit quand j’ai eu mon diplôme d’avocat et que je me suis rendu compte que si j’exerçais dans la ville dans laquelle j’étais j’allais gagner moins d’argent que mon budget d’étudiante. J’ai donc choisi de changer de ville pour avoir un meilleur revenu.

–          Quand j’ai quitté la profession d’avocat pour être juriste et que j’ai quasiment divisé par deux mes revenus.

La grande différence pour mon changement de carrière de juriste à professeure de yoga c’est que je choisissais à 35 ans de repartir de zéro (littéralement) !

Je vous rassure ce sont uniquement mes revenus issus exclusivement du yoga qui étaient égaux à zéro au moment de mon lancement, mais j’avais anticipé de quoi voir venir avec des revenus alternatifs et des économies.

Toutefois, j’ai dû m’astreindre à l’exercice de déterminer très précisément ce qui était essentiel pour moi car ces économies ne sont pas un puit sans fond et je n’ai pas de visibilité claire sur mon avenir (le covid n’aidant pas dans cette histoire).

Et c’est dans ce genre de situation qu’on se rend compte que beaucoup de choses qui paraissaient indispensable à notre vie ne le sont pas.

Après un petit moment de panique, je me suis rappelé un concept de la philosophie du yoga :

 Aparigraha : désintérêt face aux possessions/absence d’avidité.

On retrouve ce concept dans les Yoga Sutras de Patanjali au sutra II-39 : « celui qui se désintéresse de l’acquisition des biens inutiles connaît la signification de la vie ». Traduction Françoise Mazet qui commente, à propos de ce sutra : « La vie est mouvement. Tout change à chaque instant. Il est vain de s’attacher à l’impermanent en l’espérant le voir durer, et seule l’absence d’avidité permet d’être dans le fil de la vie, d’en connaitre le sens. »

Ce sutra nous incite à nous détacher de la recherche de possessions inutiles.

Et c’est exactement ce dont j’avais besoin pour dépasser ma peur liée à cette baisse de revenus.

Mais en réalité, je me suis rendu compte que ce sutra allait m’apporter beaucoup plus que le courage de passer à l’action et changer de job.

En faisant l’exercice de tri entre mes dépenses essentielles (à mes yeux) et celles dont je pouvais me passer, je réalisais le poids de toutes ces dépenses (et des choses/activités liées à ces dépenses) sur ma charge mentale.

Je n’avais jamais pris conscience de l’engrenage que ce niveau de vie engendrait. Parce que, grâce à mes revenus j’avais accès à certaines choses, j’en faisais une priorité. Et comme notre cerveau n’est jamais rassasié de plaisirs furtifs, j’en voulais toujours plus donc je cherchais à gagner plus d’argent, à travailler plus, à m’organiser mieux pour pouvoir tout faire etc.

Et c’est à ce moment que j’ai réalisé que revoir ses priorités et redéfinir les choses essentielles pour soi en limitant sa recherche d’acquisition de biens ou services inutiles (ou du moins non indispensables), on allait pouvoir agir directement sur sa charge mentale.

Je vous donne un exemple concret qui m’est arrivé.

Six mois avant que je finisse ma formation pour être professeure de yoga et que je décide de me consacrer à ça, ma propriétaire me contacte pour m’annoncer qu’elle vend l’appartement que j’occupais et me le proposer à l’achat comme prévu par la loi.

A ce moment, alors que je n’étais absolument pas en recherche d’appartement à acheter, je me suis en tête que c’était une occasion à ne pas louper, qu’à mon âge je devais acheter mon premier bien immobilier, construire des choses etc.

J’ai fait des calculs, consulté des courtiers, demander à leur avis aux personnes de mon entourage. A ce moment de débutais ma formation, je ne savais pas si j’allais exercer et encore moins si j’allais faire ça à plein temps.

Je sentais qu’il y avait quelque chose qui clochait dans ma démarche d’achat. Je commençais à essayer de me persuader que je devais faire ça, mettre toutes mes économies là-dedans, potentiellement demander de l’aide à mes parents pour boucler le budget, aller au maximum de ma capacité d’emprunt pour une mensualité exorbitante et des charges beaucoup plus élevées que ce que je supportais pour quoi : être propriétaire. Parce que dans mon milieu, à mon âge, on achète.

Quand j’ai réalisé que j’allais faire ça pour les mauvaises raisons alors que ça ne correspondait pas du tout à mes projets du moment, j’ai laissé tomber. Et heureusement que j’ai pris conscience (malgré moi à ce moment de ma vie) que j’allais me laisser guider par l’avidité et la possession de choses inutiles.

Vous devez vous demander : quel rapport avec la charge mentale ?

Le voici : trois mois après je décidais de quitter mon emploi douillet pour me lancer dans l’entreprenariat. J’avais plus que besoin de mes économies et ma tranquillité d’esprit pour affronter ce grand changement ! Si j’avais acheté cet appartement, j’aurais ajouté une énorme couche de charge mentale pour pouvoir rembourser mon prêt, assurer toutes mes dépenses. Grâce à cette décision de ne pas acheter ce bien inutile pour moi j’ai limité ma charge mentale à des choses plus essentielles.

Il s’agit d’un exemple personnel qui n’est clairement pas une vérité applicable à tous. Si votre priorité est d’acheter un bien immobilier, vous allez peut-être réaliser que faire quatre restos à 80€ par semaine n’est plus une priorité ou acheter des nouveaux vêtements tous les mois ou partir en week end toutes les deux semaines, etc.

En appliquant Aparigraha et en vous désintéressant des possessions que vous savez inutiles pour votre bien être, vous allez pouvoir réorganiser votre vie et diminuer votre charge mentale.

Une pratique de Yoga que je trouve particulièrement utile pour expérimenter ce retour aux choses essentielles et l’élimination du superflu c’est le Yin Yoga. En Yin notre cerveau et notre corps sont forcés au repos et à la lenteur. Si vous avez envie de cette pause loin des sollicitations inutiles et ce retour aux sensations profondes, téléchargez ma vidéo (gratuite) de 30 min de Yin en cliquant ICI.

Namasté

Ps : pour vous libérer durablement de votre charge mentale, pratiquez chaque semaine avec moi en ligne en rejoignant mon membership de Yoga (tous les détails ICI).