Quand on est en permanence dans le contrôle, un petit caillou dans les rouages peut nous mettre dans un état de stress intense.
Par définition l’imprévu est quelque chose qu’on ne connait pas ou du moins qu’on n’anticipe pas. Et souvent, au-delà de la situation même qui peut être familière, c’est le fait qu’elle se réalise à ce moment précis qui nous perturbe.
On peut même considérer par avance que cet imprévu, qu’on est en train d’anticiper et qui deviendrait donc presque prévu (ou du moins prévisible), est un problème.
Pour pallier cela, une solution pourrait être de tout anticiper, tout prévoir, ne jamais laisser place à l’imprévu.
L’ancienne avocate puis juriste que je suis a été formatée pour ça. Tout anticiper, tout prévoir, tout imaginer pour limiter au maximum les risques.
Les deux enseignements que j’ai pu retirer de cette expérience sont, d’une part, que c’est extrêmement ennuyeux et pénible à faire (c’est une des raisons pour laquelle j’ai choisi de changer de métier) et, d’autre part, c’est impossible !
La vie est par essence faite d’imprévus. Et bien sûr on peut chercher à tout anticiper pour limiter cela mais 1) on ne couvrira jamais tout et 2) on va perdre un temps de dingue !
Lorsqu’on est constamment débordés, sous pression, à faire et penser mille choses à la fois, trouver des solutions pour limiter les imprévus, ce serait en rajouter une couche. Aucun intérêt.
Je propose plutôt de trouver une solution pour appréhender plus sereinement l’imprévu.
Et dans ce domaine, le yoga va encore nous être très utile.
Avoir peur de l’imprévu finalement c’est rester dans l’ignorance de ce qui pourrait se passer.
Soit, anticiper mentalement la survenance d’un évènement potentiel qui met à mal notre organisation, soit réagir à la survenance dudit évènement, non anticipé, et voir cet évènement comme quelque chose d’intrinsèquement négatif.
Dans les deux cas, on est dans l’ignorance de la situation.
Ce concept d’Ignorance [Avidya] est central dans les yogas sutras de Patanjali.
Au sutra II.5, Patanjali nous dit « L’ignorance de la réalité, c’est de prendre l’impermanent, l’impur, le malheur, ce qui n’est pas le Soi, pour le permanent, le pur, le bonheur, le Soi ».
Pour illustrer l’enseignement de ce sutra, Françoise Mazet, dans son commentaire dudit sutra, nous dit :
« Un villageois rentrait chez lui à la tombée de la nuit. Il aperçut un serpent au travers du chemin et retourna chercher de l’aide. A la lumière de la lanterne, on vit que le serpent était une corde. Plongés dans l’Avidya, nous prenons souvent la corde pour le serpent. »
Parce que nous avons certains schémas de pensée, résultat de notre éducation, nos expériences de vie, notre milieu social etc, lorsqu’un élément extérieur vient perturber nos plans, nous avons tendance à voir cet élément comme quelque chose de négatif.
Alors qu’au final, cet imprévu peut être neutre, bénéfique ou finalement pas si dérangeant.
La solution qui s’offre à nous, est de nous adapter à cet évènement à l’accueillant avec ouverture d’esprit et flexibilité.
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Premièrement, prenons conscience de la peur liée à ce possible imprévu. On suppute, on imagine des choses qui pourraient advenir, on reste dans l’ignorance. Pour lutter contre cet automatisme du mental, restons concentrés sur l’instant présent. Le seul moment de vérité. Comment : par la méditation. Quand on sent notre mental s’emballer et échafauder des théories sur ce qu’il pourrait advenir. Ramenons le mental dans le présent par la méditation par exemple en observant notre souffle ou nos sensations corporelles.
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Deuxièmement, lorsque l’événement imprévu survient, prendre conscience de notre réaction de stress/d’agacement et analyser cette réaction : quelles sont les conséquences de cette réaction sur moi ? y a-t-il un danger qui justifie une telle réaction ? est-ce absurde au vu de la situation ?
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Troisièmement, amorcer un changement attitude vis-à-vis de cet imprévu en essayant de voir cela comme une opportunité positive de faire les choses différemment. De découvrir de nouvelles choses. D’apprendre. De lâcher le contrôle.
Vous intégrer cela, je vous propose ce petit exercice pratique :
Remémorez-vous 2 ou 3 situations bien planifiées qui ont été perturbées par un imprévu.
Comment avez-vous réagi ? était-ce justifié ? comment s’est dénouée la situation ? est ce que quelque chose de positif est sorti de tout cela ?
En cultivant ce lâcher prise vis-à-vis de l’imprévu, en acceptant de ne pas tout contrôler et de faire preuve de flexibilité face à cela, on peut non seulement se délester un peu de cette pression quotidienne mais en plus se surprendre à s’émerveiller de cette chose inattendue.
On explore cela cette semaine sur le tapis (s’abonner aux cours Yog’it Simple).
Namasté
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